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Le vertige du lâcher-prise ou l’éloge à la planche savonneuse


lacher-prise

tout-bloqueNous connaissons tous ces moments où nous sommes coincés dans des situations qui n’avancent pas. Tout bloque, grince, couine. Nos projets capotent, nos rêves semblent s’effondrer, nous ne comprenons plus rien.

Et bien souvent, un ami qui vous observe vous dira : “mais lâche donc prise!”.

Lâcher-prise ? Il n’y a pas si longtemps que j’en ai réellement compris le sens profond. Car il me semble que c’est au fur et à mesure de nos expériences que nous finissons par l’intégrer à notre quotidien.

Lâcher-prise, c’est quoi ?

Prenons une image : imaginez-vous sur un cheval. Il est lancé au trot, tout va bien, mais, soudain, il a un geste brusque que vous n’aviez pas anticipé et vous tombez. Le cheval continue à trotter et vous vous retrouvez allongé sur le sol, tiré par un cheval agacé, mangeant de l’herbe et de la poussière…..Pourquoi ? Et bien parce que vous n’avez tout simplement pas lâcher les rennes ! Si vous l’aviez fait, vous seriez tomber par terre, c’est sûr, mais c’est tout. Alors qu’en continuant à vous accrocher aux rennes, à la situation précédente, vous restez dans une position très inconfortable. Vous êtes “emporté” totalement dans une histoire négative.

Et bien dans la vie c’est la même chose : on résiste, on s’accroche, on ne lâche rien…..Et on se retrouve à vivre des épisodes de vie désagréables. Alors que si nous lâchons les rennes de notre cheval quand on commence à le voir s’agiter, nous évitons bien des soucis !

Lâcher-Prise : pourquoi ?

Avant tout, s’il faut lâcher-prise, c’est pour se sentir bien. Pour vivre des situations qui nous correspondent et qui vont nous nourrir. C’est être à sa place, bien dans sa vie et ses baskets.

En effet, avoir sans cesse l’impression de lutter, d’être à contre-courant, c’est épuisant ! Quand on vit en plein lâcher-prise, on se rend compte qu’il n’y a plus cette lutte incessante, que tout coule et va de soi. La vie semble nous sourire, les obstacles se raréfient.

Lâcher-prise, pour moi, c’est aussi gagner de temps : plutôt que de lutter à vivre une situation (relation, travail, etc…) qui ne me convient pas (ou ne me conviendra pas à terme), je passe mon chemin pour ne vivre que des moments fluides. Et du coup, j’en vis plus !

Lâcher-prise : comment ?

Pour lâcher-prise, il faut être à l’écoute de plusieurs émetteurs de signaux d’alerte.

Tout d’abord notre corps : bien souvent, quand on y prête attention, face à une situation désagréable (ou que nous savons inconsciemment qu’elle nous sera désagréable), nos muscles se raidissent, notre pouls s’accélère, nos poils se hérissent, nous avons un coup de chaleur ; bref, notre corps réagit et nous envoie des signaux : alerte ! Danger ! Ne pas suivre ce chemin !

Ensuite il y a notre petite voix intérieure. Vous savez celle qui de temps en temps (souvent?) se fait l’avocate du diable et nous dit à quel point elle n’adhère pas à la décision que nous sommes en train de prendre. Même si la raison voudrait nous faire croire que c’est le meilleur chemin à suivre….

Enfin, il y a l’Univers ! On nous guide, on nous montre le bon chemin tout le temps ! Nos routes sont tracées, jalonnées. Nous n’avons qu’à suivre les panneaux indicateurs ! Mais encore faut-il les voir. Ils se matérialisent de 1001 façons : une chanson qui passe à la radio, un ami qui nous parle d’un sujet, une image sur un bus, tout est un support potentiel pour nous envoyer un message ! Pour être à l’écoute, il est important de prendre des temps pour soi, de se poser (vous pouvez lire mon article à ce sujet). Ils faut laisser de l’espace et du silence pour réussir à entendre tous ces messages.

Et puis, il faut parfois se “raisonner” : en effet, il est nécessaire quand une situation bloque de prendre du recul et de se dire que ce n’est pas en forçant que les choses seront plus fluides, bien au contraire !

Le vertige du Lâcher-Prise

Et ensuite me direz-vous ? Une fois que l’on est en plein lâcher-prise, la vie coule comme un long fleuve tranquille ? Non, pas tout à fait. A mon sens, c’est plus complexe que ça. En effet, être en plein lâcher-prise sous-entend une foi totale, aveugle dans la vie. Une petite part de folie douce même.

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Cet aveuglement peut faire frissonner. En effet, on a beau être mal dans son travail et voir et entendre les signaux qui nous suggèrent de le quitter, il faut tout de même un peu “d’inconscience” pour le plaquer ! Ou pour prendre ce crédit afin d’acheter la maison de ses rêves et s’endetter pendant 25 ans….. Parfois, cet état de lâcher-prise donne l’impression d’être tout en haut d’une falaise et d’être prêt à se jeter dans le vide, sans parachute….On peut se sentir autant en insécurité qu’en étant debout sur une planche savonneuse…Glissera ? Glissera pas ? Tombera ? Tombera pas ?………..

Car lâcher prise ce n’est pas nier les conséquences, mais c’est savoir que la solution la plus adaptée à notre situation se dégagera de notre décision.

L’acceptation par l’expérience

Mais quand on a gouté à ce doux frisson, on ne s’en lasse plus. Une fois que l’on a expérimenté ce grand saut, on sait, pour l’avoir vécu, que tout est sécurisé, à notre insu. Il ne peut nous arriver que du meilleur, comme une espèce de récompense de la confiance aveugle dont nous avons fait preuve.

Nombre d’histoires le prouvent. La mienne, en est un bel exemple : je n’étais vraiment pas bien dans mon travail, mon patron était difficile, me lançait sur des dossiers pour, une fois tout bouclé, m’annoncer qu’il y renonçait ; j’avais presque 3 heures de transports par jour….J’étais en conflit permanent avec mon responsable, qui me devenait totalement insupportable. Mais je m’obstinais, étant persuadée que ce travail était pour moi une vraie chance ! Jusqu’au jour où j’ai lâché prise. Je m’apprêtais à lui dire que je voulais quitter sa société (mais je n’avais rien après….Pas d’autre boulot prévu). C’est alors qu’il m’a annoncé qu’il comptait déménager en province et que si je ne voulais ou pouvais pas suivre, je serais licenciée. Ce licenciement m’a permis ensuite de créé mon activité, activité qui me nourrit et m’épanouit chaque jour !

Mais, à la base, au moment où je suis entrée dans son bureau pour lui donner ma lettre de démission, j’étais véritablement en haut de la falaise, sans mon parachute !

Alors, je n’aurai pas d’autre conseil que celui-ci : écoutez-vous et si votre petite voix intérieure et tous les signaux vous suggèrent de sauter, sautez ! Vous n’avez peut-être pas de parachute, mais il y aura sûrement un matelas bien douillé pour vous réceptionner.

 

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