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Quand manger rend fou


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Manger rend fou ! “Mais bien sûr” diront beaucoup d’entre nous. Et pourtant, je peux vous attester que c’est possible ! Car c’est ce qui est arrivé à mon fils, mon enfant aujourd’hui âgé de 10 ans et que nous venons de sauver grâce à des prises de conscience alimentaires radicales. Mais laissez-moi vous expliquer tout ça !

Mon fils est l’ainé de mes 2 enfants. Il est né en 2013. Il était plus que désiré. Et il arrivait après ma première fausse couche. J’en ai fait de trop nombreuses ensuite entre lui et sa petite sœur, mais c’est un autre sujet. Ma grossesse s’est plutôt bien passée. Rien de grave, mais elle était disons “compliquée”. Et c’est aussi le terme que nous avons le plus employé pour décrire notre fils durant ses 10 années de vie…

Une grossesse compliquée mais sans danger

J’ai beaucoup vomi pendant 4 mois. Puis, durant le second trimestre, je m’évanouissais souvent. Et durant tout le dernier, j’avais beaucoup de contractions. Puis, la date du terme est arrivée mais bébé ne voulait pas du tout sortir. J’ai donc suivi la procédure classique : je suis allée à la maternité tous les jours, et tous les jours on me renvoyait chez moi. Jusqu’au quatrième où l’on m’a proposé un déclenchement. Que j’ai accepté sans aucune hésitation tellement je n’en pouvais plus ! (J’avais pris plus de 20kg, c’était un gros bébé, qui appuyait de tout son poids sur ma vessie à m’en faire mal 24h/24, je n’arrivais plus à dormir.) Bref, le déclenchement a été fait.

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J’ai eu de violentes contractions tout de suite mais totalement infructueuses (il semblerait que c’est très souvent le cas …). Au bout de 5h, je perds les eaux. Au bout de 16h, on me propose une péridurale. Je n’en voulais pas à la base. Comme beaucoup, je rêvais de cet accouchement parfait, naturel, moi gérant la douleur avec mes propres outils. Mais l’épuisement était là et je l’ai acceptée. Il se passe encore 8h mais mon col ne s’ouvrait toujours pas. Il a donc été décidé, en urgence, de faire une césarienne. Et d’un coup, ça a été le chaos : des tas de personnes en blouses et masquées qui débarquent et m’emmènent en salle d’opération. Mon mari qui était parti se reposer est appelé en urgence et qui arrive in extrémis. Et moi qui panique comme jamais je n’avais paniqué auparavant. Je pleure, je vomis, j’ai un drap qui m’empêche de voir ce qui se passe dans mon ventre. Bref, je suis très loin de mon accouchement de rêve ! Et j’ai longtemps pensé que nos problèmes venaient de là. Mais il y avait finalement une toute autre raison !

Un bébé hurleur qui refusait de dormir

Mais bébé est né ! C’est un magnifique petit garçon. Il va bien, tout est en ordre. Mais, comme je paniquais, il m’a été administré je ne sais quoi pour m’aider à me calmer qui, finalement m’a endormie. Je n’ai donc rien vu de ses 2 premières heures de vie. Il était en peau à peau avec son papa. Le démarrage de l’allaitement a forcément été difficile. Etant donné qu’il est né en fin d’après-midi, le soir est vite arrivé. Mon mari est rentré dormir. Et moi j’ai accepté volontiers que bébé soit mis en nurserie car je n’étais clairement pas capable de m’en occuper (Je m’endormais comme une masse par moment). Avec le recul et l’expérience, mon mari aurait dormi sur place et bébé serait resté avec nous. Mais c’était notre premier… Et nous avons longtemps pensé que cette première nuit avait donné le ton de notre vie avec lui. Mais finalement, il y avait encore autre chose…

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Un bébé hurleur

Je suis donc restée 5 jours à la maternité. Cinq jours d’enfer : bébé hurlait tout le temps et refusait de dormir et de prendre le sein. Au bout de 3 jours, j’ai donc demandé un biberon et l’allaitement s’est arrêté là. Nous rentrons à la maison. Et l’enfer continue. Cet enfant hurlait sans cesse et ne dormait jamais. Enfin, si : à la verticale, en mouvement et contre-nous. Donc, en le promenant dans les bras ou en porte-bébé/écharpe. (Je n’en étais même pas équipée car je ne voyais pas bien à quoi cela pouvait servir alors qu’on avait une poussette, un transat, un lit, etc…). Finalement, en 2 ans, nous avons usé un porte-bébé jusqu’à la corde !

A 2 mois, il ne voulait plus de biberon la nuit. Il hurlait, se réveillait jusqu’à 15 fois (oui oui….) mais n’avait pas faim ou soif. Alors, nous le promenions toute la nuit…. Et les journées étaient du même acabit. Il refusait de rester dans sa poussette ou dans le siège auto. Il hurlait, hurlait, hurlait.

Dix ans d’errance qui démarrent

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A 3 mois, nous avons commencé à penser qu’il se passait quelque chose. Et c’est là qu’une errance de 10 longues années a commencé. Nous avons déjà vu notre médecin généraliste : “ça va s’arranger en grandissant, il va bien ! C’est votre premier, vous vous inquiétez trop” (non, je voudrais juste pouvoir dormir et prendre une douche en fait…). Des ostéos (rien à signaler. L’effet durait quelques heures). Des psys (sur les conseils de la PMI car il leur semblait qu’il avait des réactions “bizarres”. Comme par exemple, s’agripper à moi quand il était dans mes bras pour “grimper” jusqu’au sommet de mon crâne. Comme s’il voulait “re-rentrer” dans mon corps !). Mais tout ça n’a rien donné. Et évidemment tout était de mon fait. Alors je suis même allée voir une psy toute seule. Mais non, cela ne venait pas de moi !

Alimentation solide

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Il a découvert la nourriture solide : une vraie révélation. Et il n’a plus du tout voulu de biberon. C’était un enfant glouton qui mangeait “très bien” ! Il n’a jamais régurgité ou vomi.

Mais toujours pas de sommeil. Il a marché à 11 mois. Une nouvelle étape ! Nous nous disions qu’il allait se fatiguer davantage et qu’il dormirait mieux. Mais non ! Et nous nous disions aussi qu’il allait pouvoir lui-même attraper ce qu’il voulait et aller où il le souhaitait. Ce qui éviterait des frustrations. Car clairement, il n’en supportait aucune. Mais, non, aucun changement visible ! Mais la vie continue !

Un garçon préfère sa mère, c’est normal !

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Il est entré en crèche collective à 8 mois. On nous disait qu’il dormait peu et qu’il était tout le temps collé à sa référente. Comme il le faisait avec moi. On nous disait, c’est normal, c’est un garçon, il préfère être avec sa maman. Les filles, c’est l’inverse…

Il a toujours été très moteur et très à l’aise dans son corps. Et semblait ne jamais vraiment avoir mal malgré ses chutes pourtant nombreuses. Bref, un enfant “solide”, qui se développait parfaitement bien. Donc tous les professionnels nous disaient d’être patients, que ça allait passer en grandissant. Et bien non ! Puisqu’à 5 ans il ne dormait toujours pas la nuit et évidemment, ne faisait pas de sieste. Il n’en a d’ailleurs pas fait beaucoup plus petit ! Les frustrations étaient toujours aussi difficiles à gérer. Il faisait beaucoup de crises de colère. C’était vraiment un enfant compliqué !

Un rapport aux autres difficile

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Le rapport avec les autres aussi était difficile : il ne savait pas créer du lien ou entrer en lien avec les autres enfants. Et il cherchait toujours le contact d’un adulte. Nous avons pensé à un moment donné qu’il pouvait être autiste. Mais beaucoup de points ne “collaient” pas.

Et puis, quand il a commencé à parler (tard, vers 2 ans, mais d’un seul coup), il a exprimé qu’il soufrait de maux de tête. Et il s’en est plaint jusqu’à ce qu’on trouve ce qui se passe, à ses 10 ans ! Tous les jours, cet enfant nous exprimait ses douleurs. Nous avons rencontré tellement de professionnels à ce sujet que je ne peux même plus les citer tous. Des scanners et des IRM ont été faits. Des électroencéphalogrammes aussi. Notre médecin pensait qu’il faisait de petites épilepsies. Car en plus des maux de tête, depuis qu’il parle, il nous dit “voir des choses”.

Des maux de têtes et des hallucinations

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Tout a commencé par un “Monsieur” qui le suivait partout. Il avait 2 ans. Nous ne nous sommes pas inquiétés. D’une part parce que moi-même j’ai la fibre “médium” plutôt bien activée. Et d’autre part, cela nous faisait penser à un “ami invisible” (plus tard, on nous a expliqué qu’un ami invisible est sensé être toujours gentil et qu’on peut le laisser “désactivé” pour lui redonner vie uniquement quand on le souhaite. Ce n’était donc pas ça). Puis, vers 5 ans, il ne parlait plus de ce Monsieur, mais nous parlait de “bonshommes” dans sa tête. Ces bonshommes lui disaient la plupart du temps des choses méchantes et lui faisaient peur. Ce qui nous a clairement plus inquiétés. C’est aussi pourquoi notre médecin pensait à de l’épilepsie. (des petites crises d’épilepsie viennent modifier le cerveau et provoquer des hallucinations). Mais non, rien n’est ressorti de ces examens non plus.

Des TOC qui apparaissent

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A 5 ans toujours, il a développé ses premiers TOC, principalement vestimentaires. Il ne supportait que des vêtements amples, sans aucune étiquettes, couture ou autre. Il ne fallait pas qu’il sente le vent sur la peau de son cou (nous avons acheté de nombreuses cagoules entre autres !). Les manches de ses t-shirts, pulls et manteaux devaient se superposer d’une certaine façon. Il lui fallait des heures pour s’habiller ! Sa petite sœur est née à ce moment-là, nous avons donc supposé qu’il y avait un lien. Mais autre chose provoquait tout ça !

Tout cela prenait de plus en plus de place. Nous avons donc décidé d’explorer davantage la piste psychologique. Il y a eu un test WISC (car beaucoup de professionnels nous parlaient de haut potentiel). Nous ne sommes pas tombés sur la bonne personne, du coup le test était inexploitable. Il y a eu des bilans psychomotricien et orthophoniste : “Cet enfant va très bien. Plutôt en avance. Se met la pression pour réussir”. Tout cela ne nous avançait pas beaucoup ! Et je vous passe toutes les séances pour rien avec différents psys plus ou moins compétents ! Et évidemment toutes les démarches avec des techniques “parallèles” que nous avons tentées ! Plusieurs kinésiologues, réflexologues plantaires, acupuncteurs, guérisseurs, médiums, karmathérapeutes, hypnothérapeutes, aromathérapeutes, masseurs, olfactologues, etc…. Tout “marchait” quelques heures ou quelques jours. Et tout revenait de plus belle.

Angoisse de séparation ou phobie scolaire ?

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La vie devenait un enfer pour nous : tellement de sommeil en retard pour tout le monde ! (c’est lui qui réveillait sa sœur la nuit avec ses pleurs quand elle était bébé). Tellement de crises à gérer. Et puis, une très forte angoisse de séparation de plus en plus présente. (Que nous avons longtemps mis sur le compte de notre première nuit séparés à la maternité). Depuis son premier jour de crèche et chaque jour qu’il est allé à l’école, il a hurlé de devoir se séparer de nous (surtout de moi). Il hurlait, s’accrochait à moi. Puis est arrivé le moment, en première année de maternelle où il se réveillait en pleurs car il ne voulait pas allé à l’école. Tous les jours…

Cela a duré jusqu’à l’année passée. Jusqu’à ce qu’il soit déscolarisé en septembre 2022. Nous l’avons mis et attaché de force dans la voiture pour l’emmener tellement de fois ! Nous avons alerté chaque année toutes les maitresses. Car nous avons pensé à du harcèlement ou à une phobie scolaire. Mais le discours était toujours le même : à l’école tout va bien. Le rapport avec les autres enfants est difficile, il cherche le contact des adultes, mais sinon, tout va bien. Une fois que la porte est fermée, il se reprend et sa journée se passe bien. Mais nous, nous bataillions tous les matins durant 1h30 !

C’est vous Madame qui angoissez !

Evidemment, pour la plupart des professionnels (médicaux ou de l’enfance), c’était moi la fautive. Moi, sa mère qui angoissait à l’idée de le laisser. Alors, que je n’ai pas honte d’avouer que je soufflais enfin une fois qu’il sortait de la maison ! Car tout était tellement compliqué ! Et je le savais en sécurité. Donc, non clairement, je n’angoissais pas de le quitter !

Les hallucinations s’accentuent

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Nous arrivons ainsi tant bien que mal à l’année passée (en 2022). Nous avons cet enfant de 9 ans qui ne peut toujours pas dormir seul, qui s’endort uniquement s’il tient ma main, qui nous réveille 3 à 4 fois par nuit. Qui souffre de maux de tête permanents. Et qui a désormais, non plus des “bonshommes” dans sa tête, mais des voix. Plusieurs types de voix. Qui refuse tous les jours d’aller à l’école. Les résultats scolaires sont pourtant très bons.

Un enfant râleur, jamais satisfait, toujours morose, voire méchant et qui a peu d’amis. Un enfant qui se sent persécuté par les autres (à commencer par nous). Et qui petit à petit devient de plus en plus agressif.

Etant donné que dans ma famille il y a de la bipolarité avérée, je commence à me questionner. Je creuse et je tombe sur l’association Bicycle, crée par une maman d’un enfant diagnostiqué bipolaire. Ce qui m’étonne grandement car l’année précédente, mon fils avait été suivi par le CMP (Centre Médico-Psychologique) de notre ville. Je m’étais entendue dire au bout de 4 séances que mon fils allait très bien, que tous les enfants entendent des voix, que ça passe en grandissant. Et que la bipolarité et la schizophrénie n’existent pas chez les enfants.

Le diagnostic tombe !

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Je décide donc de contacter cette association. On me conseille alors de rencontrer un professeur pédopsychiatre sur Nantes qui pose des diagnostics. Nous prenons rendez-vous. Six mois d’attente. Un gros dossier à monter. Il nous reçoit et au bout d’une heure nous dit : “non, votre enfant n’est pas bi-polaire. Mais il est schizophrène”. Le Monde s’est tout simplement écroulé pour moi. Et que nous proposait-il ? Des antipsychotiques. Qui allaient atténuer les hallucinations et réguler ses humeurs.

What ? Des antipsychotiques à 9 ans ??!! Nous rentrons donc chez nous avec le cœur lourd et un sentiment très étrange. Car d’un côté notre enfant est enfin écouté et entendu, mais d’un autre, cela nous parait plus qu’énorme !

Puis, la semaine suivante, dans les tous derniers jours de l’école, notre fils est introuvable au moment de partir pour l’école. Nous avons cherché 15 bonnes minutes, Mon mari a fait le tour du quartier. Introuvable. Nous avions pensé qu’il avait fugué. Il était finalement caché dans son armoire. Et quand je l’ai trouvé, il m’a dit : “maman, je voulais disparaitre pour ne pas y aller”. Mon sang n’a fait qu’un tour !

Un nouveau combat commence

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J’ai donc décidé qu’il n’irait plus à l’école. Nous avons fait les démarches nécessaires. Car maintenant il faut l’autorisation de l’état pour faire l’école à la maison. Nous avons eu l’accord, en recours après un refus, grâce au diagnostic de schizophrénie. La nouvelle est arrivée 48h avant la rentrée de septembre : il pouvait rester à la maison. Nous avions tous besoin d’un moment pour souffler. Pour ne plus subir ce stress quotidien. Et il nous fallait désormais trouver un accompagnement, une aide pour qu’il aille mieux !

J’ai alors découvert notre pays si riche, puissant et développé sous un tout autre angle ! Nous nous sommes retrouvés dans un no man’s land d’accompagnement et au milieu de guerres de clochers. Car pour la plupart des psychiatres, on ne peut pas être schizophrène avant l’adolescence. Il n’y a donc personne pour le prendre en charge. Et la seule solution proposée, ce sont les antipsychotiques. Alors, la mort dans l’âme, nous les lui donnons en septembre. Et en moins de 10 jours, ils lui font l’effet exactement inverse de celui recherché : 3 fois plus de voix et de TOC, une hyper agressivité (il tapait tout le monde) et encore plus de maux de tête.

Les maux de têtes sont des hallucinations

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Nous alertons donc le psychiatre qui nous demande d’arrêter le traitement tout de suite. Et qu’il allait nous envoyer une autre ordonnance pour une autre molécule. Que nous n’avons jamais reçue ! Nous ne lui aurions de toute façon pas donné ! Quand nous lui avons aussi expliqué qu’il nous semble bizarre qu’il souffre toujours autant de maux de tête, il nous a répondu que “ce sont des hallucinations comme le reste”. Ou que dans le terme “mal de tête”, il exprime en fait un mal être.

Mouais…. moi je voyais surtout un enfant que le noir et le fait d’être seul terrorisent mais qui, dès qu’il a mal à la tête, s’enferme de lui-même dans le noir. Un enfant qui devient blanc comme un linge par moment… Qui nous réveille la nuit à cause des douleurs. Cela avait l’air très concret pour des hallucinations !

Un check-up complet

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Je décide donc de refaire tout checker : les yeux, les oreilles, les dents. Un autre test WISC, etc…. Il en ressort qu’il n’est pas haut potentiel. Il est en fourchette haute mais pas assez pour être “HP”. Et rien n’est trouvé au niveau clinique. Hormis un besoin d’orthoptie. Le WISC et le bilan d’orthoptie mettant tous les deux en avant le fait qu’il a une grande fatigabilité principalement visuelle (neuro-visuelle?) et des difficultés à se concentrer. Il est toujours déscolarisé. Nous sommes en novembre. Et donc nous tournons en rond ! Nous trouvons tout de même une psychologue qui accepte de le recevoir pour la gestion de ses TOC, à 1h15 de chez nous… C’est aidant mais clairement pas suffisant.

Et puis, un jour, dans une conversation, une amie me parle d’un médecin spécialisé en micronutrition. Et je me dis, allons-y ! De toute façon, cette année sans école sert à ça : à explorer et à trouver ce qu’il a ! Nous avons donc rendez-vous fin novembre.

Une première piste alimentaire

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Il nous reçoit durant plus d’une heure et prend le temps de tout écouter (ce qui a été tellement rare dans notre parcours que ça mérite d’être souligné!). Il est évidemment surpris qu’un diagnostic de schizophrénie ait été posé si jeune. Puis il me dit que vu ce que j’explique de mon fils petit, il penche à minima pour une intolérance au lactose. Curieux pour moi puisqu’il n’en mange quasiment jamais. Et que bébé il n’a jamais régurgité. Il me répond que c’est tout à fait possible malgré tout.

Il prescrit donc une grosse batterie d’examens : analyses de selles, d’urine et de sang (13 tubes…). Tout est envoyé en Belgique. Et il faut environ 5 semaines pour avoir leur retour. Nous nous revoyons donc tout début janvier.

Le vrai diagnostic enfin posé

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C’est alors qu’il nous explique tous ses résultats. Et l’explication de ce que vit mon fils depuis sa naissance!

Tout d’abord, il ressort qu’il souffre d’une candidose sévère. C’est un champignon qui colonise les intestins et qui se nourrit de sucre. Donc, le corps en réclame toujours plus. Et plus il a de sucre, plus le champignon continue à proliférer. Et il peut coloniser d’autres organes, dont le cerveau…

Ensuite, son microbiote est complètement en vrac : il n’a quasiment pas de bonnes bactéries mais est envahi de mauvaises. Il a développé de nombreuses intolérances alimentaires que nous ignorions totalement : lactose, gluten, blé, tomates, blanc d’œuf, banane, et j’en passe…

Fut2 non sécréteur

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Et surtout, tout ceci n’est en fait que la conséquence du problème de fond ! Car mon fils est “FUT2 non sécréteur” (en suivant le lien vous pourrez lire un article qui explique très bien ce que c’est). C’est à dire qu’il n’a pas l’enzyme qui permet à son corps de sécréter naturellement le mucus intestinal. Le mucus intestinal est notre paroi protectrice. Donc ses intestins sont totalement poreux. Ce qui implique que tout ce qu’il mange traverse la paroi de ses intestins et va polluer son organisme. D’où ses violents maux de tête. Et surtout, ses hallucinations ! Car on sait que le gluten peut faire l’effet de champignons hallucinogènes ! Et c’est son cas !

Ce qui explique aussi pourquoi depuis une petite année, il a très mal au ventre. Mais nous pensions que c’était provoqué par ses angoisses. Et il est aussi incroyable qu’il n’est pas souffert du ventre plus tôt !

Réellement, dans son cas, manger rend fou !

Régime strict et traitement à vie

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Le fait d’être FUT2 non sécréteur est une anomalie génétique. Nous avons tous deux gènes qui “constituent” cette enzyme. La plupart d’entre nous sont “positif/négatif”. Mon fils a hérité de notre négatif à chacun. La chance qu’il a dans l’histoire, c’est que la médecine ne connait ce problème que depuis deux ans. Alors, qu’à long terme, cette anomalie peut provoquer des maladies de Crohn, des diabètes de type 2, des pancréatites, Parkinson et autres joyeusetés !

Et pour qu’il puisse vivre sereinement, il a un traitement à vie : l’enzyme en complément. Au démarrage, il est en régime strict (surtout pour enrayer la candidose) : pas de gluten, pas de lactose, pas de sucre, le moins d’œuf possible. Pendant environ une année. Il sera sans gluten à vie. Clairement, ce n’est pas simple. La cuisine et l’alimentation ont pris beaucoup de place dans notre vie. Mais tous ces efforts paient, et paient vite ! En 3 semaines, notre fils n’avait plus mal ni à la tête (il s’en plaint depuis qu’il a 2 ans !) ni au ventre. Et, les voix et autres hallucinations ont quasiment disparu. Les TOC aussi. Il dort et s’endort seul. Ne nous réveille que très exceptionnellement. Bref un changement de vie radical pour tout le monde !

Le chemin sera encore long, mais aujourd’hui, je peux même dire que mon fils n’est pas schizophrène ! Il est retourné à l’école à sa demande. Il y a encore des hauts et des bas, mais notre vie est apaisée.

L’importance de l’alimentation

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Son père et moi étions conscients que manger sain est important pour la santé. Alors, on peut dire que nos enfants ont été correctement nourris depuis leur naissance. Des produits de qualité, la “malbouffe” limitée, les sucreries aussi. Oui mais…. Dans le cas de mon fils, il ne suffit pas de “faire attention” et de s’autoriser quelques souplesses. Pour la plupart d’entre nous, un écart de temps en temps n’est pas gênant. Pour lui, c’est quelque chose qu’il peut “payer” pendant une semaine !

Nous ne sommes pas tous égaux vis-à-vis de notre nature et de notre santé. Et je crois qu’il est plus qu’urgent que tout le monde se réapproprie ce sujet ! Je découvre par exemple que de nombreuses études médicales montrent que la plupart des personnes diagnostiquées schizophrènes ont des problèmes intestinaux et sont intolérantes au gluten. Et que des expériences ont été faites : on enlève le gluten de leur alimentation et pour certains, les symptômes de la schizophrénie disparaissent. Le pédopsychiatre qui a posé le diagnostic nous a d’ailleurs confirmé que cette maladie peut avoir une origine enzymatique. Malheureusement notre système de santé ne propose pas de vérifier cette piste…

Prises de conscience nécessaires

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On n’imagine pas les dégâts que peuvent faire le sucre raffiné et la “malbouffe” plus globalement sur notre organisme. Des études prouvent que des souris à qui on donne de la cocaïne et du sucre préfèrent retourner vers le sucre ! Imaginez l’impact sur le cerveau de nos enfants !

Mais je sais aussi la difficulté à manger réellement sainement. Car dans nos vies à 200 à l’heure, il est plus simple d’ouvrir un plat tout prêt que de découper des légumes. Et je ne jetterai la pierre à personne ! Personnellement il m’a fallu tout ce parcours pour prendre réellement conscience de tout ça ! Pour en prendre conscience profondément. Mais je vous invite tout de même à la réflexion. Car si nos 10 années de déboire pouvaient aider ne serait-ce qu’une seule personne, alors tout ceci n’aura pas été vain !

Un test salivaire pour savoir

Et si toutefois cette piste vous interroge, sachez qu’un simple teste salivaire suffit pour savoir si vous êtes FUT2 sécréteur ou non (environ 80€ non remboursé). Cette anomalie concerne 20% de la population caucasienne. Tout de même ! Notre médecin nous a expliqué qu’il est tout à fait possible de vivre assez sereinement avec cette anomalie jusqu’à ce qu’un évènement “déclenche” des réactions en chaîne. Una gastro-entérite, une bactérie, un choc émotionnel, etc…. Alors, parfois, on ne s’en rend compte que (trop?) tard. Donc si vous avez un doute, je ne peux que vous conseiller de creuser un peu.

Et pour finir avec un peu de légèreté, je vous invite à visionner cette vidéo très drôle qui nous parle de l’addiction au sucre !

https://www.facebook.com/teva.fr/videos/1842866309422974

17 commentaires

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  • Virginie Simon

    Merci infiniment pour ce témoignage.
    Et bravo pour votre courage et votre persévérance dans l’accompagnement de votre fils.
    C’est poignant et émouvant ✨

  • ROTTOLI Martine

    Bonjour Caroline, et infiniment merci pour cet article extrêmement intéressant. Que de souffrances en effet! Et en même temps ne pas jeter la pierre, je suis convaincue que chaque aidant fait au mieux avec ce qu’il sait et/ou sent. De mon côté ce dont des douleurs chroniques qui alourdissent ma vie au quotidien, est-il possible d’avoir les coordonnées de ce médecin ? (En mp bien sûr)
    Je vous embrasse Caroline, vous êtes une personne absolument merveilleuse.

  • Sosobio

    Bonjour Caroline,
    Je vous remercie de nous avoir partagé votre vie ! Quel courage pour ce petit garçon et pour vous deux ! Bravo d’avoir tenu bon, bravo d’avoir réussi et tenu ! Bravo, bravo bravo !
    Bon courage pour ce nouveau régime alimentaire pas simple à tenir, bien sûr mais tellement salutaire !!!
    Encore merci c’est vraiment passionnant !

  • Caroline

    MERCI du fond du coeur pour ce partage familial intime et profond!!!
    C’est le genre d’épreuve qui “marque” toute une famille voire la brise …vous avez fait preuve d’un courage incroyable, extraordinaire!!! 10 ans sans aucun répit …votre fils entouré de ses parents et de sa petite soeur va désormais pouvoir progressivement”savourer” la vie.
    BRAVO et MERCI car je suis certaine que votre témoignage bouleversant va aider beaucoup de personnes!
    Continuez de prendre soin de Vous !

  • Virginie BANDELIER

    Merci à toi pour ce témoignage.
    J’ai vécu le MM genre re de vie avec mon fils né en 2014.
    Il a fait une candidate suite à des traitements médicaux. S’en sont suivi pleins de problèmes identiques à ceux de ton fils…
    Je compatis…
    Du coup, je vais voir pour ce test salivaire afin d’avoir une certification car moi je le dis à tout le monde qu’il ne doit pas manger de sucre mais l’entourage pense comme tu disais que c’est moi qui stress et exagère…
    Bref, je ne vais pas m’étaler plus mais je te remercie pour les explications.

    • Caroline Morel
      Caroline Morel Auteur de l’article

      Bonjour Virginie,
      alors, pour le test salivaire, il ne va rien détecter au niveau du sucre. Celui que mon fils a fait permet de savoir si on est sécréteur ou non de l’enzyme FUT2, qui sécrète le mucus intestinal. Pour le sucre, un médecin traitant peut prescrire une prise de sang pour vérifier s’il y a ou non une candidose. Dans le cas de mon fils, la candidose est une conséquence du fait qu’il est FUT2 non sécréteur.
      Bon courage à vous !!

  • Richardet Denise

    Merci pour ce partage Caroline mais quel marathon et quel courage …BRAVO !!
    A te lire on est presque épuisée mais en même temps intriguée .. puis intéressée et félicitations pour avoir tenu bon, oser aller la ou beaucoup d’autres auraient capitulé.
    Belle preuve d’amour de la famille ou vous avez su vous entourer d’amour et de soutien pour braver les angoisses du lendemain.
    Tu es un bel exemple de force … de courage… de vie .. toute en simplicité et empathie…
    Je te suivrais partout … tu es tellement inspirée et inspirante .. énergisante .. 🙂
    Bises a toi et ta famille

    • Caroline Morel
      Caroline Morel Auteur de l’article

      Coucou Denise !!
      Je connais ton parcours et je sais que tu ne manques pas de courage toi aussi 😉
      Merci à toi pour ces maux !
      Là je vais souffler un peu avant la prochaine bataille lol
      bisesss

  • NUNES ROSE

    Bonjour , je suis trés marquée par votre histoire, vraiment je sais ce que vous avez dû souffrir et bravo pour votre courage et patience
    Mon fils qui a 33 ans maintenant a été diagnostiqué schizophrène , pendant ces 10 dernières années. puis par moment comme dernièrement on lui dit que ce serait peut etre bipolaire bref il n’est aucunement violent bien au contraire et il n’entend pas de voix, mais a eu des hallucinations
    J’aimerai bien lui proposer de faire ce test salivaire
    Pouvez vous me dire comment procéder et où m’adresser
    Mme Rose Nunes

    • Caroline Morel
      Caroline Morel Auteur de l’article

      Bonjour Rose,
      oui les parcours sont complexes…
      Pour notre part, nous sommes passés par un laboratoire belge ( LIMS ) sur les conseils de notre médecin. Notre médecin a des kits tout prêts, mais j’imagine que sinon, le laboratoire l’envoie à votre domicile. Ensuite, on le fait soi-même et on envoie tout au labo 🙂

  • Garrec

    Quel parcours, Caroline ! C’est effrayant de lire à quel point la non-information peut faire des ravages… Merci pour toutes tes explications !
    Je suis ravie pour toute la famille qu’un équilibre ait été (plus ou moins) retrouvé et j’espère que plus d’un an après la parution de l’article, tout est réglé…
    Bien à toi,
    Sophie