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Chronique du Monde d’après


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La voie du juste milieu

Notre Monde change. Notre Monde a besoin de changer. Tout le monde le sait et tout le monde le dit. Oui mais que nous réserve-t-il ce Monde en changement ? Allons-nous vers un écroulement général ? Un effondrement total comme le prédisent certains ? Nous dirigeons-nous vers une voie plus humaniste ? Explorons tous ces possibles ensemble.

La voie de l’effondrement

Certains pensent que pour renaître de ses cendres tel un phénix, notre Monde doit d’abord passer par un effondrement total. La pandémie du COVID 19 en serait d’ailleurs un énième déclencheur. Nous n’aurions bientôt plus d’électricité, de carburant (quel qu’il soit), de moyen de communication, les denrées alimentaires se tariraient (d’autant que beaucoup de pays dépendent de l’importation pour nourrir leur peuple). Alors des famines et des guerres nous attendent, chacun défendant sa part pour réussir à survivre. Donc des guerres éclateraient partout sur le globe.

Nous ne pourrions même plus parler d’économie car les marchés mondiaux n’existeraient plus. L’argent ne vaudrait plus rien. Tout échange redeviendrait du troc : un bout de beurre contre du bois de chauffage, du tissu contre une plante soignante. Et nous serions donc régis par une règle simple : pour survivre, il faut pouvoir manger, se laver et se soigner. Tout le reste, le superflu disparaitrait donc de nos vies. Nous retrouverions une vie d’une simplicité incroyable, à l’image de nos plus vieux ancêtres. Exit donc avancées technologiques mais aussi humaines (car là, on voit bien qu’il sera difficile de faire valoir son droit à l’égalité et à la différence par exemple). Et avec en filigrane l’idée que l’argent est le plus grand des agents de perversion sur cette Terre et qu’il aura causé notre perte. Que l’humain n’est que perversion aussi au passage, puisqu’il ne sait pas se prémunir du chant des sirènes financières….

Je vous avoue que je ne crois pas à cette version du futur. Car elle me semble trop simpliste et qu’elle ne prend pas du tout en compte le fait que l’homme regorge de créativité et d’agilité. C’est pour moi une vision très sombre que je n’envisage pas.

La voie du rien ne change

Dans les extrêmes possibles, il y a aussi la voie du “Rien ne change”. On voit bien d’ailleurs, que malgré la pandémie que nous venons de traverser (nous arrivons à la fin, j’anticipe juste un peu !), peu de choses en apparence changent. Dès que nous avons pu, nous sommes repartis à consommer à outrance, à nous rencontrer “sans faire attention”, par exemple. Le confinement nous a prouvé qu’en quelques semaines, nous pouvions renverser la vapeur de notre machine écologique bien enrayée. Pour autant, le constat est sans appel : dès que nous sommes revenus dans une vie “normale”, tous ces constats ce sont envolés !

Les inégalités se creusent toujours autant, la vie sur Terre reprend son cours “d’avant”, la pensée étant principalement économique, une pensée de rentabilité à tout prix, de profits à amasser. Enfin, ça c’est ce que nous voyons là tout de suite, alors que nous ne sommes pas tout à fait sortis de cette crise. Car nous sommes des êtres “d’habitude”, tout notre fonctionnement de base est construit sur nos habitudes (alimentaires, de vie, de lien, etc…..). Alors, nous avons simplement repris nos bonnes vieilles habitudes. Jusqu’à ce qu’elles changent profondément….

La voie du juste milieu

Car je crois sincèrement qu’il existe encore une autre voie possible, la voie du juste milieu. Dans ce futur que je vois (et que j’espère) se dessiner, l’argent et la consommation ne seraient ni encensés, ni diabolisés. L’argent aurait simplement repris sa place d’agent de troc. De manière juste et égalitaire. Chacun aurait accès à sa part de gâteau et chacun saurait attirer à lui cette part de gâteau. Car chacun serait le créateur de sa vie. Sans pour autant oublier son voisin et la vie collective. Car l’argent, au même titre que la magie, ne pose pas de souci en soi. Ce qui pose problème c’est la façon dont nous l’utilisons, les fins que nous en espérons, l’intention que nous y posons. L’argent en soi n’est ni bien ni mal, ce qui est préjudiciable par contre, c’est la façon dont nous nous en servons.

L’écroulement économique total n’a pas de sens pour moi car je pense l’humain bien trop créatif pour le laisser arriver. Et cette créativité va clairement servir, je pense, à inventer de nouvelles façons de produire, construire et consommer, des manières justes et équilibrées de continuer à avoir des vies confortables. A commencer, pour certaines contrées à avoir des vies confortables. On peut ainsi parler de commerce équitable ou d’économie circulaire. Nous voyons bien déjà se dessiner des initiatives et d’autres façons de faire. Il existe d’autres solutions. La clef sera pour moi, d’avoir une pensée collective mais sans oublier l’individuel au passage. Car nous avons tout autant besoin de notre liberté et de notre autonomie que d’être en lien avec les autres. C’est pourquoi penser l’avenir comme une grande communauté qui ne fonctionnerait que par un système communautaire ne me semble pas juste et tenable non plus. Là aussi il nous faut trouver un équilibre.

Le Nouveau Monde, le Monde de la raison ?

Tout comme en agriculture nous pouvons bénéficier d’une agriculture biologique (le saint grâle qui coûte cher à celui qui l’achète mais aussi à celui qui le produit de part les labels à financer….) ou d’une agriculture raisonnée, la voie du juste milieu : “L’agriculture raisonnée est un système de production agricole dont l’objectif premier est d’optimiser le résultat économique en maitrisant les quantités d’intrants, et notamment les substances chimiques utilisées (pesticides, engrais) dans le but de limiter leur impact sur l’environnement.” Et cette agriculture est plus facile d’accès financièrement à la plupart d’entre nous. Car nous avons beau savoir que la Bio reste le mieux, cette alimentation reste malgré tout élitiste….

Pour moi le Nouveau Monde est lui aussi à repenser de manière raisonnée : ni trop ni trop peu. Ni diabolisation, ni encensement. A la fois collectif et individuel. Et surtout, surtout, en remettant du sens profond dans tout ce que nous faisons ! Car il y a aussi une clef essentielle : quel sens mettons-nous dans chacune de nos actions ? Et cette réflexion est tout aussi juste dans son aspect individuel que dans son aspect collectif.

Un Monde fait de sens profond

Car si chacune de nos actions prend sens, nous éliminerons alors naturellement la plupart des inégalités, mais aussi des frustrations ou encore des jalousies/envies qui sont un véritable poison du “faire ensemble”. Encore une fois, si chacun a sa part du gâteau, si chacun trouve le sens profond à sa vie, alors plus personne n’aura envie de lorgner par dessus l’épaule de son voisin. Chacun pourra avancer sereinement sur son propre chemin tout en ayant envie d’œuvrer pour le collectif.

Pour moi la clef est là : que chacune de nos compétences propres trouve sens dans une œuvre collective, tout en étant rétribuée à sa juste valeur. Que chacun puisse exploiter ses talents, ses idées, sa créativité afin de nourrir la mise en place du Nouveau Monde, en apportant sa pierre à l’édifice global, en recevant en retour ce qu’il mérite. On est bien là sur du gagnant/gagnant, la voie du juste milieu.

C’est pourquoi, finalement, ce grand changement passera par le fait que chacun puisse exprimer qui il est profondément (ce qui est une démarche profondément individuelle) pour ensuite venir nourrir le collectif. Untel est doué pour créer de nouvelles technologies ? Super, qu’il réfléchisse peut-être à comment fournir de l’eau dans des régions de plus en plus chaudes. Comment financer ce projet ? Peut-être avec l’aide de quelqu’un qui lui est doué pour créer des évènementiels à succès qui apporteront les fonds nécessaires ? Un autre a des idées incroyablement innovantes en terme de transport ? Génial ! Le soutien d’un autre qui saura négocier avec les grands acteurs des transports l’aidera alors développer son idée (personnelle) pour la mettre au service du collectif. Et chacun trouvera du sens à ses actions !

Alors, loin d’envisager un Monde qui s’écroule, je crois dur comme fer à un Monde qui se réinvente. Grâce au génie individuel valorisé et au soutien collectif. Et vous ? Comment l’envisagez-vous ce Nouveau Monde ?

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