Nous sommes tous un jour ou l’autre confrontés au deuil. La perte d’un être cher est toujours indescriptible et la plupart du temps nous n’y trouvons pas d’explication rationnelle. Nous ressentons le manque, la tristesse, la colère aussi face à l’inévitable. Un deuil peut vraiment nous anéantir. Mais alors, comment survivre à un deuil ?
Les étapes du deuil
Le docteur Elizabeth Kübler-Ross (aujourd’hui décédée) a défini 7 étapes que, d’après elle, chacun suivra lorsqu’il sera confronté à un deuil. Voici ces étapes “psychologiques”:
Choc et déni
Vous venez d’apprendre le décès d’un de vos proches. Vous êtes alors confronté au choc de cette nouvelle. Le choc est une étape légitime de “défense” : en effet, lorsqu’on a l’impression de ne pas pouvoir gérer une situation, on se retrouve en état de choc. Alors, vous refusez en bloc la nouvelle. Vous ne pouvez pas accepter cette situation qui vous cause cette insupportable douleur. C’est le déni total…
Douleur et culpabilité
Puis, vous vous rendez compte que la perte est bien réelle. C’est l’étape la plus douloureuse du deuil. La perte devient bel et bien réelle. Alors, vous pouvez ressentir des sentiments de culpabilité et de remord, vous penserez peut-être avoir fait de mauvaises choses qui semblent avoir conduit à cette perte irréversible. La douleur peut vous pousser parfois à vous sentir coupable et vous pouvez vous sentir responsable de cette perte.
Colère
Vous pouvez alors entrer dans une phase de colère face à l’injustice de la situation. Ou diriger cette colère sur la personne que vous pensez responsable de cette perte.
Marchandage
A ce stade, vous vous sentez frustré et vous pouvez même commencer à blâmer les autres pour la perte que vous subissez. Bien que cette responsabilité ne soit pas juste, votre souffrance est telle qu’elle ne vous permet pas de le comprendre et d’accepter cette réalité. Alors vous commencez une sorte de “négociation” afin, de tenter d’inverser la situation et de la compenser. (“Prenez-moi à sa place”, “Univers (ou Dieu), si tu me rends l’être aimé, je ferai ceci ou cela”, etc…)
Dépression et douleur
Puis vient le temps de l’acceptation de ce qui est immuable mais sans que vous soyez en mesure d’y faire face. Alors, commence une période de dépression, de désespoir, de perte de moral. Le quotidien vous semble ingérable…
Reconstruction
Ensuite, doucement, vous allez commencer à vous ouvrir de nouveau aux autres et à d’autres activités afin d’échapper à la douleur. Vous allez chercher des solutions et des moyens pour sortir de votre peine.
Acceptation
Enfin, vient le temps de l’acceptation de la réalité. La situation ne peut pas être changée. Vous commencez à voir une lueur d’espoir. Vous acceptez inacceptable et reprenez le cours de votre vie.
Ces étapes peuvent être traversées plus ou moins rapidement. Parfois en quelques jours, parfois sur plusieurs années…Pour certains, une vie ne suffira pas. Ce qui est certain, c’est qu’il ne faut surtout pas hésiter à se faire accompagner. Un psychologue vous aidera à faire face à cette épreuve à traverser. Vous pourrez exprimer toutes ces émotions qui vous traversent et vous en soulager.
Laisser partir ceux qui s’en vont
Accepter le deuil c’est aussi et surtout permettre au défunt de poursuivre sa route. En effet, votre douleur, votre tristesse, votre colère vont retenir les défunts et les empêcher de continuer leur existence sereinement sur un autre plan. Alors qu’en acceptant pleinement la situation, (en essayant, par exemple de vous mettre à la place de celui qui a décidé de partir), vous le laissez poursuivre sa route.
C’est alors dans cette nouvelle “réalité” que le défunt peut de nouveau être en contact avec vous, de manière lumineuse. Et c’est ainsi que vous pourrez voir apparaitre des signes, ressentir sa présence de manière subtile aussi. Ce sont ces plumes trouvées en marchant, ces nuages ou ces feuilles d’arbre en forme de cœurs que vous découvrirez, cette chanson que vous aimiez tant tous les deux qui passera systématiquement à la radio au moment où vous la mettrez en marche, etc….
Si vous n’êtes pas dans l’acceptation du deuil, vous aurez plus de mal à percevoir tous ces signes. Vous passerez certainement à côté, la douleur étant telle qu’elle ne vous permettra pas d’ouvrir votre cœur à une autre dimension. C’est pourquoi vous faire accompagner vous aidera à passer plus vite à cette nouvelle compréhension.
Survivre à un deuil
Comme pour toute chose sur cette Terre, chacun de nous réagira différemment. Il n’y a aucun jugement à avoir. Nous ne sommes pas tous égaux face à la douleur. Nos histoires de vie sont différentes, nos expériences et notre sensibilité aussi. Mais chacun a droit d’avancer sereinement sur son chemin de vie, que ce soit ceux qui partent “de l’autre côté”, ou ceux “qui restent”. C’est pourquoi accepter que la mort fait tout simplement partie de la vie, qu’elle n’est qu’un passage, qu’une étape parmi tant d’autres va alléger cette transition.
Ce qui nous fait souffrir, c’est le manque. L’être aimé n’est plus là, à nos côtés, en chair et en os. Mais lorsque nous acceptons son nouvel état, nous nous rendons compte qu’il ne nous a pas quittés. Ce n’est pas parce qu’on ne le voit plus qu’il n’existe plus. A l’image d’une pièce remplie d’objets : si vous éteignez la lumière, vous ne voyez plus toutes ces choses qui remplissent la pièce. Pourtant, elles existent toujours !
Personnellement, j’ai vécu un décès très douloureux : celui de ma grand-mère adorée. Ce fut une perte qui m’a totalement ébranlée. Pendant de nombreuses années j’en ai souffert. Aujourd’hui je sais qu’elle est là, autrement… Tout comme ces bébés qui ont fait un bref passage dans mon ventre mais qui ne se sont pas incarnés. Ils sont là, à mes côtés, mais de manière plus subtile. Survivre à ces deuils, les dépasser m’a rendue plus forte, mais surtout m’a rapprochée davantage de l’invisible. Et ça, c’est vraiment l’aspect le plus positif de ces pertes ! Chacune m’a permis d’ancrer en moi la Foi que nous sommes toujours très entourés, que ce soit par nos guides, nos anges mais aussi nos proches disparus….