Depuis quelques temps je me sens poussée à écrire sur les “enfants d’aujourd’hui” et ce, pour plusieurs raisons. Tout d’abord parce que je suis persuadée que ce sont ces “enfants lucioles” qui feront réellement changer les choses et construiront un monde meilleur, mais aussi parce que je suis la maman de l’un d’eux ; et surtout, parce que je vois, à travers mon expérience de maman, à quel point ces enfants sont sensibles, complexes aussi, et combien nous sommes tous, parents ou non, responsables de leurs apprentissages.
Les enfants lucioles
Mais voyons d’abord qui sont ces enfants lucioles. Ce sont les jeunes enfants d’aujourd’hui et les enfants qui vont naitre. Ce sont ces enfants qui arrivent avec une conscience XXL et qui vont réussir à faire ce que nous-mêmes ne réussissons pas à réaliser : un monde nouveau, plus humain, plus “énergétique”, plus spirituel, qui sera basé sur les vraies valeurs du cœur. Ces enfants, ces âmes, sont là pour ça. On parle d’eux depuis un petit moment déjà : enfants indigos, enfants cristal ou arc-en-ciel. Personnellement, je ne connais pas les différences qui existent entre ces différents termes, et je préfère rester dans une généralité. C’est pourquoi je parlerai d’enfants lucioles. Tout simplement parce que ce sont des enfants qui n’oublieront pas leur part lumineuse.
Oui, mais…..à une seule grande condition : que nous, les adultes, les générations précédentes, les aidons et leur donnons tout le terreau fertile dont ils ont besoin : amour, lumière, compréhension, écoute, exemple, etc….Et ce n’est pas une mince affaire ! En effet, la société, l’éducation nationale, les diverses institutions existant aujourd’hui et qui leur sont adressées ne comprennent tout simplement pas ces nouveaux enfants. Même nous, parents, ou adultes côtoyant des enfants, ne les comprenons bien souvent pas.
Le théorème du singe
Tout d’abord parce que nous avons été “éduqués” d’une certaine façon et que le naturel humain veut que nous reproduisons ce que l’on nous a inculqué. Il y a d’ailleurs à ce sujet une très bonne expérience scientifique qui a été faite et qui a été appelée “le théorème du singe” : on a accroché au plafond d’une pièce une banane. Dans cette pièce se trouve une vingtaine de chimpanzés et une échelle. Dès qu’un singe essaie de monter à l’échelle pour attraper la banane, il est arrosé d’eau glacée. les chimpanzés arrêtent donc rapidement de tenter de grimper. Le système d’arrosage est coupé, et pourtant, plus aucun singe n’essaie de monter à l’échelle.
On remplace alors un des singes par un autre qui n’a rien vu de tout ce système. Dès qu’il essaie de grimper à l’échelle pour attraper la banane, il est violemment agressé par les autres. Puis un second singe est introduit. Il se fait également agressé et repoussé, même par celui qui venait juste d’arriver. On poursuit l’expérience jusqu’à ce qu’il ne reste aucun singe ayant connu l’expérience de base (l’arrosage à l’eau glacée). Pourtant, aucun d’entre eux ne tente de grimper. Si toutefois il arrivait que l’un d’eux s’y aventure, il était alors puni par les autres, qui pourtant n’ont eux-mêmes jamais été punis, ni reçu d’eau glacée….
Cette expérience nous montre combien nous pouvons être conditionnés et reproduire des schémas sans même les comprendre. Il en est de même avec l’éducation des enfants bien souvent : nous reproduisons ce qu’on nous dit être bon pour eux, comme par exemple les laisser pleurer dans leur lit la nuit lorsqu’ils sont bébés car “ça leur fait les poumons” et que de toute façon, si nous nous levons à chaque fois qu’ils pleurent, nous allons devenir leurs “esclaves”. Oui mais….d’où viennent ces théories ? Qui a vérifié le bienfondé de toutes ces choses (qui se veulent bienveillantes) que l’on dit à tout jeune parent ?
Heureusement, quelques médecins et scientifiques commencent à se pencher sur la question. Des expériences sur le cerveau nous prouvent qu’un enfant de 3 ans, par exemple, ne peut absolument pas être maître de ses émotions tout simplement parce que son cerveau n’est pas encore mature pour ça. Tout simplement parce que ce n’est physiologiquement pas possible pour lui…Il ne peut pas. Il ne fait pas de caprices ou n’est pas un enfant difficile. C’est juste un enfant avec un cerveau de son âge….
Nous avons donc déjà, nous les adultes, beaucoup à revoir sur tout ce qu’on nous a inculqué, soit par l’éducation que nous avons reçue, soit par les grandes théories dont on nous a abreuvés. Je développerai dans d’autres articles tout ce pan qui me semble plus qu’important. Je suis en train de rencontrer des acteurs de l’éducation et de la petite enfance, par exemple, mais aussi des thérapeutes et des médiums, pour pouvoir vous donner des pistes concrètes, pour nous permettre à tous de voir les choses différemment.
Enfants luciole, enfants énigmatiques
Bien souvent, il nous est aussi difficile de comprendre ces enfants lucioles car ils peuvent nous sembler “hors normes”, donc difficiles à gérer. En effet, ils peuvent être réellement à fleur de peau et d’une sensibilité incroyable, ils peuvent avoir une conscience beaucoup plus éveillée que certains adultes, ce qui peut engendrer des questionnements curieux par rapport à leur âge (à 2 ans et demi, mon fils me demandait de lui expliquer ce qu’est l’équilibre), ils peuvent avoir besoin de beaucoup plus d’attention que d’autres, ils peuvent “voir”, “entendre”, “sentir” des choses que nous, adultes, à côté d’eux, ne percevons pas….
Si je prends l’exemple de mon presque 3 ans, je peux témoigner de la complexité d’accueillir un tel enfant : le mien n’enchaîne toujours pas de nuits pleines, jusqu’à 18 mois il se réveillait entre 10 et 15 fois par nuit, il n’arrive pas à s’endormir seul car il est rempli d’angoisses au moment du coucher. Jusqu’à l’âge de 5/6 mois, nous n’avons pas pu le poser en dehors de nos bras : pas de poussette, pas de transat, pas de tapis d’éveil, pas de voiture. A chaque fois, au bout de 5 petites minutes, il hurlait à se faire vomir…Il a toujours eu besoin de nos bras, tout le temps, jour et nuit. Il nous fallait le porter, à la verticale et en mouvement. Tout le temps, jour et nuit….
Un autre trait souvent remarqué, c’est l’envie que ces enfants ont d’aller vite : le mien se tenait debout sur nos genoux à 2 mois, se mettait debout seul à 5 mois, etc…Il est né avec les yeux grands ouverts et depuis ses toutes premières heures de vie, il scrutait tout ce qui l’entourait. Si un objet changeait de place, il se mettait dans un état d’angoisse difficile à décrire. Tout bruit soudain était aussi une source de torpeur : aspirateur, sèche-cheveux, mixeur, moto dans la rue. Il nous fallait tout lui décrire et lui expliquer que nous allions faire l’un de ces bruits pour que ça lui soit supportable….
BABI
Un pédiatre s’est d’ailleurs penché sur la question : le docteur Sears, lui-même est papa de 5 enfants. Avec les 4 premiers, il n’a rencontré aucune “difficulté”. Mais le cinquième s’avère être différent, toujours en demande, en “demande intense”. Ayant aussi reçu dans son cabinet des parents désemparés par ce type d’enfants, le Dr Sears a donc commencé à décrire ces enfants, les nommant les “BABI, les Bébés Aux Besoins Intenses”. Et il a dressé une liste de tous les points qu’il retrouvait fréquemment chez ces enfants :
- Hypersensible : Le bébé aux besoins intenses est facilement dérangé : il sursaute le jour et se réveille très souvent la nuit. Il est hypersensible surtout avec les personnes qui ne lui sont pas familières. La présence d’étrangers dans son entourage l’angoisse.
- Intense : Le bébé aux besoins intenses fait tout de façon… intense : il pleure très fort, rit très fort, proteste énergiquement, a besoin qu’on réponde à ses demandes tout de suite. Toutes ses émotions semblent exacerbées. Le bébé aux besoins intenses peut réagir violemment à la séparation d’avec ses parents, notamment parce qu’il leur est très fortement attaché.
- Exigeant : Il ne faut pas entendre par ce terme que ces bébés sont capricieux. Ils ne le sont absolument pas. Toutes les demandes d’un BABI revêtent pour lui un caractère d’extrême urgence. Lorsqu’il manifeste un inconfort, une gêne, il le fait non par pleurs très intenses, mais par des hurlements dont personne ne peut ignorer l’urgence, ni ses parents, ni les voisins ! Aucune diversion n’est possible, aucun doudou ne le calmera, aucun jouet ne le divertira. Bien au contraire, ses pleurs redoubleront parce qu’il sentira sa demande incomprise.
- Imprévisible : Vous pensez avoir enfin trouvé un « truc » pour le calmer, et la fois suivante, le « truc » ne fonctionne plus. Impossible de prévoir ses réactions. Aucune méthode de puériculture ne semble fonctionner avec lui. Il faut sans cesse trouver de nouvelles façons de prendre soin de lui.
- Toujours actif : Un BABI est toujours en mouvement. Tout comme ses émotions, son activité motrice est elle aussi intense.
- Épuisant : C’est le terme qui revient le plus souvent dans la bouche des parents de BABI : « Il me vide», « il me pompe toute mon énergie ».
- Il veut toujours les bras : Il a un besoin extrêmement important de contact physique. Ce type de bébé a la réputation de ne pouvoir se calmer seul, dans son lit, dans son transat, etc… Il a impérativement besoin des bras, du contact humain pour s’apaiser. Aucun doudou, aucune peluche ne l’aidera. Il ne supporte pas d’être posé dans un transat, un berceau, etc…
- Mais il n’aime pas se blottir : Paradoxalement, un BABI n’aime pas le contact physique intime. Si on veut le blottir contre soi, il s’arque-boute, raidit ses membres. Il se sent plus à l’aise quand vous maintenez une certaine distance entre lui et vous, pendant que vous l’avez dans vos bras, ou si vous le tenez « face au monde ». Nouveau-né, ce bébé détestera généralement être emmailloté.
- Il veut téter tout le temps : Les besoins de succion d’un BABI sont… intenses !!! Il a besoin de téter pour se réconforter, même si ce n’est nécessairement pas pour se nourrir.
- Il se réveille souvent : Ces bébés super-éveillés ne se calment pas facilement, et, une fois endormi, un rien les réveille !! Il dort très peu. Il peut réveiller ses parents 10 fois par nuit.
- Il déteste la voiture, la poussette : Dans la voiture, il peut hurler depuis le moment où il y entre jusqu’à ce qu’on le sorte. Idem dans une poussette. Il ne supporte pas qu’on le pose, même si c’est dans « véhicule » en mouvement.
Lorsque ces bébés grandissent, on les appelle des “EABI”, des Enfants Aux Besoins Intenses. Plus grands, ils sont en général plus faciles à “gérer”, car la parole leur permet d’exprimer plus facilement leurs émotions, et leur gain en autonomie permet aux parents de souffler un peu. Ils restent intenses, mais pour d’autres choses : questionnements permanents, demande d’attention (“t’as vu maman ?”, “Regarde maman”, en boucle, toute la journée, par exemple), etc….
Tous les enfants lucioles ne seront pas de BABI, mais à mon avis tous les BABI sont des enfants lucioles….
Enfants lucioles, enfants “bizarres”
Et puis bien sûr, il y a ce côté “bizarre” : l’enfant qui voit des fantômes dans sa chambre, celui qui sait où vous avez mal exactement, celui qui vous dit ce qui va arriver dans la minute qui suit, celui qui ne veut pas approcher le sapin de Noël car c’est un être mort…..Ces enfants sont aussi curieux de tout, bien souvent insatiables. Ces enfants captent tout, comprennent tout avant tout le monde, sont parfois médiums, etc… Bref, accompagner ce type d’enfant n’est vraiment pas de tout repos ! Alors, c’est pour donner des pistes de réflexion aux adultes qui se trouvent dans le désarroi car ils côtoient des enfants lucioles que j’ai envie aujourd’hui d’écrire sur le sujet. Et surtout pour que ces enfants soient acceptés tels qu’ils sont et qu’ils puissent le rester en grandissant, plutôt que les adultes “étouffent” leur essence divine….
Pour notre fils, nous avons rencontré des psys, des ostéopathes, des médecins, des guérisseurs, des magnétiseurs, des réflexologues, etc….Bref, nous avons testé tout un tas de techniques diverses et variées. Nous avons eu des moments de répit, puis tout recommençait. Tout simplement parce que notre premier gros boulot était déjà de l’accepter tel qu’il est…..
Devenir parent est de toute façon une sacrée expérience. Notre vie ne sera plus jamais comme avant. Mais devenir parent d’un enfant luciole peut vraiment apporter beaucoup de désarroi pour un adulte. Et pourtant, il nous suffit d’ouvrir notre cœur et d’essayer de les comprendre au lieu de tenter de les changer pour les accompagner au mieux et pour que le quotidien s’allège. Il nous faut comprendre leur fonctionnement propre et leurs particularités pour que nous, les adultes, nous nous adaptions à eux. Et non l’inverse.
Je souhaite à travers tous ces futurs écrits m’adresser bien entendu aux parents eux-mêmes, mais aussi à tous les adultes car nous sommes tous responsables de ces petites graines qui ne demandent qu’à germer. En effet, l’enfant est une éponge. Il “télécharge” son environnement sans aucun filtre ni jugement jusqu’à l’âge de 7 ans. Tout son environnement : ce qui se passe et ce qu’il entend à la maison, mais aussi à la crèche ou chez la nounou, à l’école, dans la rue, dans la voiture, à la radio, à la télé, dans sa famille, etc….Partout il est comme une éponge et s’imprègne de ce qu’il voit et entend. Et il reproduit….Alors, à nous adultes, parents ou non, de leur donner le meilleur de nous-mêmes et de faire l’effort de nous adapter à eux afin de leur donner le terreau fertile nécessaire pour qu’ils puissent accomplir leur œuvre : changer le monde…..
Bonjour,
merci pour ce bel article. Je vous suis via Facebook et à chaque lecture de vos publications, je vis, ressens ce que vous exprimez.
Je suis assistante maternelle agréée depuis 15 ans et je vis mon métier avec amour et passion.
j’ai actuellement 4 enfants “lucioles” et j’aide au mieux les parents de ses petits trésors car l’incompréhension est palpable.
j’ai d’ailleurs dans un coin de ma tête le désir fort de créer une structure qui permettrait aux parents, enseignements, professionnels de la petite enfance d’avoir une écoute et un guide pour mieux comprendre leurs petits.
A ce sujet, je me permettrai de vous recontacter si le coeur vous en dit.
Pour conclure, merveilleux article ! Je retrouve mes princes et princesses “lunaires” dans vos propos.
Merci
Laurence
Oh oui Laurence !! Échangeons !! Voulez-vous bien m’envoyer un message en messagerie privée svp ?
Belle journée à vous!
merci c’est tres interessant
Merci ! 🙂
Bonsoir,
Je valide à 100%! Outre mes trois grands enfants, je suis aussi Thérapeute spécialisée sur l’accompagnement de ces bébés et de leurs familles.
Mon ainée a maintenant 12 ans, et promis, ce sont des enfants merveilleux, même s’il y a eu des nuits sans sommeil, etc…
Par contre, invariablement, le meilleur moyen de les accompagner est de les accepter tels qu’ils sont, et si besoin d’avoir ponctuellement du soutien pour accompagner des phases…en leur renvoyant qu’ils sont aimés tels qu’ils sont, et soutenus si nécessaire…
Bonjour Isabelle,
Si vous avez envie, j’échangerais volontiers avec vous sur votre travail ! Voulez-vous bien m’envoyer un message en messagerie privée ?
Bien à vous,
Caroline
Bonjour,:-)
Merci pour cet article qui amène plein de lumière!
Cette impression qu’il y encore trop peu d’écrits sur le sujet dans les pays francophones, par rapport aux pays anglophones
Je n’ai pas d’enfant, je me suis même jamais posé la question, car moi-même adulte des étoiles 😉 avec une hypersensibilité qui demande sans cesse à être processer… Mais je me sens très curieuse sur le sujet, parce que j’ai des visions et ressentis par rapport à cette évolution planétaire, que je partage d’ailleurs sur mon blog… et oui cette conscience que les enfants actuelles portent en eux des vibrations semence d’une nouvelle terre et du coup en décalage avec le système actuel!
Merci pour cet article fascinant qui confirme bien mes ressentis! Et j’aime bien l’appellation lucioles 😉
:-)<3
Merci Ophélie pour votre message. Oui, dur dur d’être sensible 😉
Bonjour
Je suis tombée par hasard sur votre article qui fait écho à mon quotidien….Quand on est maman on sait quand son enfant se réveille si il a bien dormi si il est de bonne humeur ou est malade ….Dès les premiers jours de vie de ma fille j ai su imperceptiblement qu elle était différente et depuis 4 ans son attitude me conforte …On me dit que je suis trop maman poule que c est une enfant capricieuse que c est une enfant roi il me faut la punir qu une fessée et bien on en a tous reçu etc….Mais mon entourage ne semble pas comprendre un quotidien avec une enfant qui se met en colère parce que maman quitte la pièce pleure de désespoir parce je suis partie aux toilettes et que j ai fermé la porte qui n a aucun plaisir à aller une journée chez mamie parce que maman ne vient pas ce que l on voit en elle c est un bébé qui pleurait sans arrêt qui dormait très peu mais personne n a jamais pu m expliquer pourquoi cette dépendance à maman depuis 4 ans je cherche à mmieux la comprendre et avec cet article j entrevoie un début de piste