Description
Quand un moine rencontre le boson de Higgs.
Comprendre la vacuité originelle de l’Univers par le regard croisé de la physique quantique et du bouddhisme zen.
L’auteur est à la fois l’un des découvreurs du boson de Higgs au CERN de Genève et moine zen, directeur et enseignant du Dojo Zen de Genève en Suisse.
” D’une manière générale, bien qu’il y ait quelques différences, je pense que la philosophie bouddhiste et la mécanique quantique peuvent se serrer la main sur leur vision du monde.” – Le Dalaï-lama
Menant à la fois une réflexion sur la physique quantique et corpusculaire et le bouddhisme zen, ce livre est un témoignage vivant que de telles visions du monde et de notre existence peuvent se rejoindre. En particulier, le mystère de la vacuité originelle de l’univers rejoint la notion centrale de sunyata située au cœur même du bouddhisme.
Grâce à son expérience de vie fusionnant pratique du zen et physique, l’auteur apporte son regard à la fois sur la voie de la libération spirituelle, celle du bodhisattva, et sur la recherche d’une compréhension globale de notre univers physique.
L’objet de cet ouvrage est simplement de suggérer que les deux approches peuvent être non contradictoires mais bien au contraire complémentaires, connaissance immédiate et intégrée et connaissance fondée sur l’observation extérieure et la logique. Souvent d’ailleurs les résultats des deux approches sont très similaires et conduisent à la même perception globale de notre univers. En ce sens les réunir, tout en connaissant leurs limites propres, l’une due à la vérification, l’autre due à l’approche fragmentaire, est en soi intéressant, chaque homme désirant au fond de lui-même intégrer les mondes scientifiques et disons, religieux.
Revenons encore une fois sur les deux enseignements procurés par le zen et la physique.
Dans le zen l’intuition de la vacuité, de l’impermanence de toutes choses ainsi que de leur interdépendance, alimentée par l’observation de la relation entre nos pensées conscientes et inconscientes, nous amène à concevoir plus facilement la non-existence de toute essence singulière des êtres et des choses. En place d’une réalité matérielle permanente, existentielle, d’un noumène, le zen met en avant le fait que la réalité n’est constituée que de formes, matérielles ou vivantes. Tout ne fait que prendre une forme particulière de la vacuité, du Tao, du Dharma qui constitue son origine première, sa source fondamentale. Aucun noumène, tout est vacuité.
A partir de cette connaissance du zen, il est alors plus aisé d’envisager un univers peuplé à 70% d’énergie invisible, de champs énergétiques, de particules virtuelles, duquel naissent et disparaissent les constituants de la matière. Selon Einstein et la physique quantique, la matière n’est qu’une forme particulière de l’énergie. La matière existe bien sûr mais comme une forme localisée d’énergie au repos : E = mc2, où E est l’énergie, m la masse et c la vitesse de la lumière.
L’observation du boson de Higgs vérifiant le mécanisme de Higgs a permis d’établir que l’origine de la masse et de la diversification des masses provient du couplage des quarks avec l’énergie contenue dans le champ de Higgs. Celui-ci n’est pas observable en lui-même, mais les formes qu’il prend, particules, bosons, matière, sont réelles. Elles naissent de ce fonds énergétique et y retournent. Ce mécanisme physique est semblable à celui décrit dans le Sutra du Cœur, l’ Hannya Shingyo où les phénomènes (les particules) naissent de la vacuité (champ de Higgs) et retournent à la vacuité. Leur essence première est donc la vacuité elle-même, inobservable, inconcevable et hors du temps.
On peut en déduire que le paradigme du zen, sa vision du monde, de la vacuité, des formes et des phénomènes, paradigme intuitif, se retrouve dans les dernières découvertes de la physique. Comprenez bien que les paragraphes suivants de ce livre ne prétendent aucunement composer un article scientifique, mais sont destinés à des gens qui s’intéressent sans à priori à la fois aux conceptions du zen et à son enseignement, et à la fois à la vision nouvelle apportée à notre connaissance du monde par la physique quantique et les constituants élémentaires pour la plupart éphémères de ce que nous appelons la matière.
Mon avis
L’auteur, Vincent Keisen Vuillemin, commence par expliquer le parcours qui l’ a mené à la pratique du Zen et son intérêt pour l’infiniment petit et l’infiniment grand.
Ainsi, en toute logique, il explique le pont entre les approches spirituelles et scientifiques (physique quantique principalement) avec la possibilité de se retrouver libre et éveillé, notamment par l’abandon de ce qui est superflu et inutile. Il répond ainsi à la question du lien entre le Zen, comme mode de vie, et la physique moderne. Il décrit de façon très intéressante et accessible la philosophie et la pratique du Bouddhisme à travers des métaphores. L’union du corps et de l’esprit ouvre alors la conscience à notre reliance à l’Universel à travers une approche scientifique comme point d’ancrage.
J’ai beaucoup aimé ses explications sur le principe de vacuité (SUNYATA) qu’il présente comme principe originel et universel, sources de toutes les potentialités de l’existence. La connaissance de l’Univers à travers la connaissance de soi qui permet de passer du concept de séparation à la notion d’UNité.
C’est un livre très pertinent pour qui est intéressé par ces sujets passionnants, il vulgarise les notions et les illustre afin qu’elles restent accessibles au plus grand nombre.
Merci à Céline Alice Garcia pour son retour sur ce livre !